lycée LATOURNELLE 92 : La réalité

Depuis la rentrée je vais chercher parfois mes merveilleux élèves en passant devant les toilettes des garçons (qui n'a de garçon que le nom). En passant devant, mon appareil odoro-olfactif est "agréssé" par une certaine odeur de marijuana qui ne laisse aucun doute ou peut-être si car il y a plusieures hypothèses :
-Hpothèse N°1 : ce n'est pas de l'odeur de marijuana mais une odeur similaire tel que du musc, ou un autre parfum naturel.
-Hypothèse N°2 : c'est de la marijuana contenue dans la peinture des toilettes et qui en se dégradant dégage cette odeur si particulière.
-Hypothèse N°3 : ce sont les élèves qui font entrer dans le lycée la marijuana, roulent les joints et les fument en toute impunité dans le lycée. Mais vous pensez comme moi, c'est impossible, et vous avez raison. Comment dans un si petit lycée, là ou il n'y a pas de place pour se cacher, où les CPE et les surveillants font des rondes et où tout se passe bien (voir l'article sur le Lycée latournelle dans LE MONDE).

Conclusion : Honnêtement je ne croit pas en la 3ème hypotèse mais je pense que la seconde est la plus probable.

Avant tout je tiens a saluer le travail des professeurs d'EPS pour l'organisation de ce tournoi qui s'est passé correctement - il y a eut quand même 2 extincteurs vidés, un bon nombre d'élèves déserteurs, et le vol de 6 briques de jus ce qui est très acceptable vu le profil de nos élèves - mais passons ça fait leur fait du bien aux jeunes de sortir et de s'amuser meme si ils ne sont pas reconnaissants de l'effort fournit par leurs enseignants.

On nous invite a déjeûner le vendredi après midi pour le repas de noël, on nous laisse supposer que rien ne sera fourni car on nous demande de ramener quelquechose, dans ce cas autant se manger les ferroro rocher et le bol de soupe tout seul, et pourquoi pas nous inviter a nettoyer le lycée ensemble ou a repeindre les salles de classes pour ameliorer notre environnement visuel.

21 Novembre 2005, j'ai découvert un communiqué dans ma boite aux lettres qui entre autres choses demande aux enseinants de laisser la porte ouverte 10 minutes après la sonnerie pour autoriser les élèves en retard à entrer en cours ( bien sûr l'élève aura droit à une punition), mais faisons un petit calcul :
10 minutes pour 55 minutes de cours arrondissons à 1 heure.
Pour une journée de 8 heures celà fait 1 heure 20 minutes.
Pour une semaine de 36 heures celà fait 6 heures.
De plus l'arrivée d'un élève en retard n'est que rarement discrète.

Voilà une excélente habitude à prendre pour affronter le monde du travail.
Voilà comment on se soucie plus de garder les élèves plutôt que de leur enseigner quelque chose.
ET Voilà comment on dégrade progressivement nos conditions de travail.

Une question : A quoi servent donc les billet de retards dans le carnet ?

Ah le lycée apv (pour nos amis qui ne connaissent pas le terme APV celà veut dire que le public du lycée est très difficile -c'est le cas au lycée La Tournelle (92)- mais que la sainte éducation nationale donnera des moyens à l'établissement pour que tout aille pour le mieux -ce n'est pas le cas au lycée La Tournelle (92)- ainsi celà permet de stabiliser les équipes pédagogiques et de dedoubler les classes entre autres mais aussi de donner certaines copensations aux enseignants).

C'est étonnant de voir avec quel mépris on traite les enseignants, mais aussi les élèves qui eux ne le savent pas (ils le sauront une fois sortis du système éducatif). Il semble que l'on soit plus préoccupé des apparences que donne le lycée que de ce que l'on y fait ou ce qui s'y passe. Et il s'en passe des choses !

Il y a quelques semaines (2 ou 3) un surveillant s`est fait etrangler dans les toilettes alors qu`il demandait a des eleves qui fumaient du pschitt de sortir. S`en suivit une montee du ton qui a mal fini pour ce malheureux surveillant.
Je m`etonne d`une part de l`incroyable discression qui a suivit l`affaire, mais surtout du silence des enseignants car il ne faut pas l`oublier, il y a 3 ans une enseignante s`est faite poignarder par un eleve. 
Que les eleves se battent entre eux dans le lycee me direz-vous, c`est pas grave,
qu`ils agressent un surveillant me direz-vous, il n`aurait pas du empecher les jeunes gens du fumer du maschissch,
qu`ils agressent verbalement un enseignant me direz-vous, tant que c`est pas moi qui me fait injurier,
qu`ils agressent physiquement un enseignant me direz-vous, il l`a peut etre cherchee.
ALLONS NOUS ATTENDRE D`EN  ARRIVER LA ?

Vendredi 18 Novembre 2005, Lycée La Tournelle a la GARENNE-COLOMBES en milieu d`après-midi, une alerte a la bombe a été lancée depuis un poste de telephone du lycée. Peu après la police est arrivée pour faire des recherches minutieuses (<<minutieuses>> veut dire dans le jargon de la mariée-chaussée <<on jette un coup d`oeil et on repart au bistr non au comissariat>>). Recherches qui se sont faites avec une étonnante discrétion de la part de nos amis fonctionnaires. Mais le plus grave c`est que ni les enseignants, ni les élèves n`ont été avertis et évacues ( Pour l`évacuation c`est beaucoup demandé, mais on pourrait nous avertirs de quoi on va mourrir avant notre décès). 

Lorsque l`on accepte pas tel comportement d`un eleve ou qu`il y ait le chahut ou encore qu`il y ait vol ou degradation de materiel la faute NOUS revient tout naturellement.

A force d`accepter le comportement inacceptable de certains eleves nous mettons notre travail mais aussi notre sante en jeu. Peut-on nous laisser malmener et ne rien faire ? N'avons nous pas notre mot à dire ? ne sommes-nous pas les victimes d'un système laxiste avec les élèves et sévère avec les enseignants ?
Ce système n'est pas plus utile aux élèves puisque pour certains ils sont plus ignares en sortant qu'en entrant faute de réels moyen et ce dans la plus riche des contrées françaises.

Comment faire pour enseigner dans des conditions "normales" lorsque les élèves savent que quoi qu'ils fassent ils ne seront jamais exclus !
Cette politique est connue des élèves, il faut savoir que nous sommes pour certains le seul lien avec le monde tel que nous le connaissons.
Comment pouvons nous nous imposer devant des élèves qui ne craignent ni police ni justice ?
Comment faire pour enseigner dans de bonne conditions si il n'y a pas de limites à l'impolitesse et que l'on ne peut exclure ou réorienter des élèves qui n'ont plus leur place dans le système éducatif.